<< Retourner aux Histoires de la communauté

Une pharmacienne dans le domaine du cancer découvre un nouveau point de vue sur la maladie en tant que survivante du cancer de l’ovaire

L'histoire d'Amy Smith-Morris

Saskatoon, Saskatchewan
2 août 2017

Amy Smith-Morris, une pharmacienne dans le domaine du cancer, est habituée à offrir tous les jours des soins de première ligne aux patients atteints du cancer, mais elle ne s’attendait vraiment pas à recevoir elle-même un diagnostic de cancer à l’âge de 30 ans.

DrAmyDee3.jpg
Crédit photo : Nancy Newby

Peu après son retour à Saskatoon après son voyage de noces en octobre 2016, elle a commencé à ressentir des brûlements d’estomac qui ont persisté pendant quelques semaines. « J’ai fait du sport pendant toute ma vie, alors j’ai toujours été à l’écoute de mon corps. Quand quelque chose ne va pas, je le sais », explique-t-elle.

Elle a alors entrepris un tourbillon de visites chez le médecin, de consultations auprès de spécialistes, d’échographies et de tomodensitométries, jusqu’à ce qu’on découvre une tumeur de la taille d’un ballon de football sur un de ses ovaires. « La pression de cette masse sur mon système digestif causait mes brûlements d’estomac. J’ai subi une intervention chirurgicale deux mois après mon mariage et j’ai commencé la chimiothérapie trois semaines plus tard. »

Ayant reçu un diagnostic d’une forme rare de cancer de l’ovaire, Amy a décidé de braquer les projecteurs sur sa maladie en diffusant ses séances de chimiothérapie sur Facebook Live plus tôt cette année. Elle a ainsi joint plus de 20 000 personnes, dont certaines lui ont posé des questions en direct. « Je ne me dévoile généralement pas beaucoup en public, dit-elle. Mais j’ai compris qu’en parlant ouvertement de mon diagnostic et de mes traitements, je pouvais aider un plus grand nombre de femmes. »

DrAmyDee2.jpg
Crédit photo : Nancy Newby

Le cancer de l’ovaire est le cancer féminin le plus mortel au Canada, où il coûte la vie à cinq femmes tous les jours. « Le cancer et la chimiothérapie sont entourés de beaucoup de mystère. Et ce qu’on ne connaît pas nous fait peur, ajoute-t-elle. En diffusant mes séances de chimiothérapie en direct, je pouvais montrer comment ça se passe, ce que je ressentais, et démontrer aux gens qu’on peut vaincre cette maladie. »

Amy affirme que son expérience lui a permis de mieux comprendre le cancer des deux côtés de la médaille – en tant que patiente et en tant que professionnelle de la santé. « Je pense que le destin m’a mise dans une situation très particulière. En tant que pharmacienne, je respecte énormément la science et la toxicité associées à la chimiothérapie et aux soins du cancer, mais le fait de passer l’épreuve du feu est complètement différent. »

Désormais, lorsqu’elle œuvre auprès de patients atteints du cancer, Amy a un nouveau point de vue sur les soins du cancer, en particulier sur la fatigue reliée au cancer. « J’avais l’habitude de recommander aux patients de bien s’hydrater et de faire un peu d’exercice, comme le suggèrent les experts. Mais après avoir connu personnellement la fatigue, je ne sais pas comment je réagirais si quelqu’un me recommandait de faire un peu d’exercice, alors que le simple fait de sortir du lit est un exploit. »

Elle prendra la parole lors de la Randonnée de l’espoir de Cancer de l’ovaire Canada à Saskatoon cette année. Elle espère que son histoire inspirera d’autres personnes. La Randonnée est la seule activité au Canada visant à braquer tous les projecteurs sur le cancer de l’ovaire et à recueillir des fonds pour soutenir les femmes atteintes de la maladie, sensibiliser la population et financer la recherche, toujours essentielle.

« La façon dont nous dépistons et surveillons cette maladie est tellement archaïque. Il existe certainement une meilleure façon. Nous devons appuyer les chercheurs pour qu’ils la trouvent, dit-elle. Les signes et les symptômes ne sont pas évidents. Ils sont sournois et subtils. C’est pourquoi nous perdons tant de femmes courageuses et fortes. »

« Le cancer de l’ovaire est terrifiant, mais il n’est pas impossible à vaincre. Nous devons investir de l’argent et c’est à nous d’en parler afin de sauver nos mères, nos sœurs, nos épouses, nos tantes et nos amies. »

Depuis sa création en 2002, la Randonnée de l’espoir de Cancer de l’ovaire Canada a permis de recueillir plus de 23 millions de dollars. Cette année, la Randonnée se déroulera dans 39 emplacements d’un bout à l’autre du Canada, dont Windy Acres à Saskatoon le 10 septembre 2017. Inscrivez-vous dès aujourd'hui.